Comment sauver les entreprises publiques dont la plupart sont défaillantes et se retrouvent en situation d’extrême vulnérabilité. Criblées de dettes et affaiblies par des années de mauvaise gestion, ces entreprises sont à l’agonie.
Dégradation de la situation financière, plan de restructurations ou de réformes sectorielles touchant quelques entreprises et établissements publics, mission devenue difficile pour le gouvernement, eu égard au contexte socio-économique extrêmement difficile. Autant de facteurs font qu’un établissement public ou une entreprise publique soit amené à une cessation de ses activités. Le mode de gouvernance du secteur public est considéré comme principale raison des difficultés des entreprises qui le composent. Aujourd’hui, il est impératif d’établir un diagnostic profond de la situation de ces entités et passer à l’action, en mettant en œuvre des plans de sauvetage et de relance en traitant les dossiers au cas par cas.
Les entreprises publiques en situation de détresse financière sont légion en Tunisie. Certaines sont en faillite. D’autres sur le point de l’être. Les dernières statistiques dévoilées par le ministère des Finances dans son dernier rapport (janvier 2023) montrent que les pertes des entreprises publiques ont augmenté durant une année de 1.280%. En établissant un diagnostic de la situation économique et financière de 81 entreprises publiques sur un total de 111 ayant connu des résultats nets consolidés négatifs estimées à – 2.455,26 millions de dinars en 2020 contre – 177,93 millions de dinars en 2019, le rapport mentionne ainsi une aggravation de 2.277,33 millions de dinars correspondant à 1.280%.
Selon la même source, une baisse de la liquidité des entreprises publiques en 2020 moyennant 325,71 millions de dinars a été enregistrée, une baisse due à la régression de leur activité. Cette situation financière précaire n’a pas permis aux entreprises en question de remplir leurs obligations envers l’Etat en matière de paiement des dettes fiscales et douanières et des prêts qui leur ont été accordés par l’Etat. Le rapport énumère 53 des 81 entreprises publiques ayant enregistré un résultat net négatif avec un total de 2.643,27 millions de dinars. Parmi ces entreprises, la Société tunisienne des activités pétrolières, l’Office des céréales, la Compagnie des phosphates de Gafsa, l’Office de l’aviation civile et des aéroports, Tunisair et la Transtu.